Souvenirs d’un expatrié en terre ibérique

Les fêtes traditionnelles andalouses

Ce n’est un secret pour personne l’Espagne est bien connu pour ces fêtes et j’ai pu m’y amuser souvent durant ces trois années. Que les fêtes soient religieuses ou pas il y règne une bonne humeur permanente où on évite d’aborder les sujets qui fâchent et où les bagarres sont quasi inexistantes même très tard en fin de soirée. L’avantage en Espagne et surtout en Andalousie, où j’ai passé le plus de temps, c’est qu’il y a toujours une bonne occasion pour se retrouver dans la rue et faire la fête. A travers cette galerie vous découvrirez mes souvenirs des fêtes traditionnelles incontournables en Andalousie.

Un des premiers gros événements de l’année est la semaine sainte (Semana Santa). La Semana Santa est une fête religieuse où les processions un peu impressionnantes au départ par le costume pointu des participants dont le tristement célèbre kluklux clan s’est inspiré. Mais on est loin de ce genre de sectes, ici les pasos respirent l’amour et la dévotion à la religion catholique. Un ami m’a même confié qu’en assistant à ce somptueux spectacle il sentait presque la foi l’appeler à devenir catholique. Les pasos sont de grandes statues en bois représentant des scènes de la bibles, la vierge ou le christ. Le bas de la statue est structuré de barres horizontales. Cachés sous le tissu qui entoure la statue des dizaines d’hommes qui se sont préparés toute l’année physiquement vont porter sur leur nuque la statue pendant parfois plus de douze heures.  Au rythme de la fanfare, ils arriveront même à faire “danser” la statue tanguant comme un bateau. Une des processions les plus impressionnante reste : “El silencio”, où plusieurs milliers de personnes suivent le Paso dans un silence des plus total et où seul le bruit des pas des porteurs ou celui du bâton imprimant la mesure se font entendre.

Quinze jours après la Semana Santa démarre la période des Ferias. A Séville, j’ai notamment, participé à la “Feria de abril” cette fête aux mile couleurs qui annonçait le début de la saison de tauromachie. Un émerveillement d’une semaine de fête sans interruption où l’on assiste à un véritable défilé de “trajes de Feria” : robes typiques souvent fabriquées sur mesure pour l’occasion et portées toute la semaine de la Feria et aussi au défilé des plus beaux chevaux ou de la plus belle calèche. On ne lésine pas sur les moyens,, 1200 casetas (petits chapiteaux) décorés réparties sur une vaste zone dédiée auxquelles se joignent la zone plus classique  de la Noria et autres manèges comparables aux fêtes foraines . Dans les casetas souvent privés, l’ambiance est chaleureuse au son des danses sevillanes jouées par un petit groupe local. On n’oubliera pas le rebujito cocktail typique prévu pour l’occasion et de tous les bons petits plats de tapas préparé par un restaurateur dans chaque casetas.

Un peu à l’interface de l’esprit Feria et semaine sainte, j’ai découvert la fête de “La romeria“. C’est aussi une célébration religieuse mais qui se fait plutôt dans les campagnes. Les gens d’un village partent en cortège de roulottes et calèches, habillés de tenues festives traditionnelles, derrière la statue d’un saint. Le cortège de calèches, roulottes, charrues tirées par des bœufs, hommes à pieds et à cheval, part pour une sorte de mini pèlerinage sur une journée de marche dans la campagne. Le parcours est agrémenté de haltes où l’on mange et boit ce qu’offrent les gens devant les maisons éloignées du village. Je me souviens, après deux ou trois traversées de ruisseau que le cortège s’est arrêté dans un grand pré en bord de rivière où un chapiteau avait été emménagé. Après cette longue marche, il régnait un doux parfum de plénitude embaumé des odeurs de grillades qui se mêlent à l’odeur des fleurs des champs. On se serait cru dans un camp de gens du voyage d’une autre époque. Nous avons mangé, dansé et bu jusqu’au bout de la nuit, j’ai même eu l’occasion d’apprendre à couper le jambon ibérique : 3 bouts pour le plat et on en mange un…

Il existe de nombreuses fêtes en Espagne, chacune ayant sa signification culturelle ou religieuse. Une autre coutume qui m’a interpellé est celle des rois mages. Ici les cadeaux ne s’offrent pas le 25 décembre et ce n’est pas le père Noël qui les porte mais les rois mages lors de l’épiphanie. Lors de cette fête, la ville organise un défilé de chars, tous décorés de façon plus originale les uns que les autres et parmi eux celui des 3 rois mages. Les personnes sur les chars lancent des centaines de bonbons que les enfants récoltent en tenant pour les plus ingénieux des parapluies à l’envers.

Je vous souhaite de pouvoir participer comme moi à tous ces magnifiques évènements ibériques et j’ai hâte d’en découvrir de nouveaux et de les partager avec vous au travers de mes clichés.

 

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